À travers ses séries intitulées Ni soumise et Chroniques Égyptiennes, réunies à partir du 15 janvier au Ciné 13 Théâtre dans le cadre de l'exposition Paradoxes, la photographe Françoise Beauguion
s'intéresse au monde arabe et aux contradictions au coeur de la société
égyptienne. Entre réalité et mise en scène, son travail interroge la
place de l'image dans l'actualité presse, et les préjugés qui en
découlent.
Chroniques égyptiennes
"Depuis la Révolution du 25
janvier 2011, l'Egypte évolue vite," explique Françoise Beauguion, qui
couvre depuis plusieurs années l'actualité de ce pays pour la presse
française. Dans cette série où les images et les mots se répondent, la
photographe offre sa vision d'un pays "en métamorphose où règne la
contradiction et le paradoxe. (…) Pour base documentaire, la série se
veut jouer sur les idées préconçues que l'on peut avoir sur l'Egypte
d'aujourd'hui, ou en les accentuant, ou en les détournant. Le lien entre
les égyptiens et l'Egypte, et l'absurdité évidente réunit. Ils se
battent pour elle, ils se tuent pour elle, ils l'aiment et pourtant,
tant de surprises. Paradoxe d'une Egypte en mouvement. Questions sur une
autre réalité."
Ni soumise
"Quelle attitude prendre
quand nous croisons une femme voilée dans la rue ?", "Pourquoi
avons-nous peur que nos filles rencontrent un musulman ?", "Pourquoi
pensons nous que le port du voile signifie soumission ?" À travers sa
série Ni soumise (remarquée en 2012 par le jury de la Bourse du Talent Portrait),
la photographe interroge les préjugés qui persistent en France à propos
du port du niqab, et de la place de la femme dans la société arabe.
"Avec la croissance de
la population musulmane en France, les politiciens et les médias sont
souvent confrontés avec l'image publique de la religion comme la prière
dans la rue, le port du niqab, et cherchent à intégrer ou à détourner
les musulmans dans l'identité nationale française plus officielle.
(…) La peur de l'autre est installée," affirme la photographe.
Série de portraits de femmes françaises et musulmanes portant le hijab, Ni soumise se
veut une confrontation avec ces préjugés. "Le foulard coloré et avec
motifs mis en avant par la lumière représente la perception et le point
de vue français. Des formes. Des masses. Mais dans l'ombre, le visage
apparait, souriant et heureux. Le port du hijab est un choix, une
croyance, une coquetterie. La liberté prend différents visages."
Roxana Traista
Exposition, du 15 Janvier 2013 au 15 Mars 2013.
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