La photographie en Afrique
suscite toutes les passions du monde, mais malgré le succès de ses
portraitistes maliens elle peine a exister même. Quelle odeur, quelle
couleur a t-elle ? On dit que la création artistique n’existe pas sur le
continent, mais exportée en occident. Son marché local n’existe
pratiquement pas! Seuls les tirages des portraitistes maliens ont une
cote encore très faible par rapport à celle des européens, Américains ou
Chinois. Il n’y a pas de galerie pour défendre les artistes sur le
continent à l’exception de l’Afrique du Sud et du Maroc.
Le visage de la photographie
en Afrique est bien embrouillé. Invisible. Comment dresser son portrait
s’il y a des régions ignorée? Françoise Huguier s’interroge sur
l’absence depuis Bamako de la photographie, couvrant tout ce qui se
passe dans le continent.« il y a des endroits en Afrique où personne ne
va comme la Tanzanie, Burundi, rwanda. en Ouganda, il y a une scène
artistique très importante, personne ne le sait ! » le portrait est à
charge. il est de photographiquement accepté de montrer les désastres
écologiques causé en Afrique par les occidentaux. « C ‘est vrai, mais il
y a aussi des dirigeants africains qui acceptent cette situation. eux
aussi pourraient réagir. C’est de l’auto-flagellation qui ne sert à
rien. »
La prise de vue occidentale
est mise en cause par la photographe à l’origine de la Biennale :« À
chaque fois qu’il y a un événement sur l’Afrique, ce sont des
occidentaux qui le font. C’est un colonialisme culturel. Pourquoi à
Bamako,n’y a t-il toujours pas de directeur artistique malien?».
La crise d’identité est donc
grave. En 2009 à Johanesburg, Lulu Xingwana le ministre Sud-Africain de
la culture a quitté furieux l’exposition « innovative Women » de Zanele
Muholi en qualifiant son travail d’immoral et de dangereux pour la
cohésion du pays! Lors de la cérémonie d’inauguration des rencontres de
Bamako, le ministre de la culture Hamane Niang a refusé de photographier
Malik Sidibé contrairement au protocole prévu et préférant
photographier le ministrefrançaisdelaculture ! Pour Freddy Denaeys qui a
consacré un livre au grand portraitiste : « il s’agit d’indifférence
pour les photographes. C’est aujourd’hui un des plus grand photographe
malien reconnu sur la scène internationale. le Mali va t-il attendre
qu’il meure pour dire que c’était un grand. »
Qui a peur de la
photographie? « Dans ce qui est montré il y a une sélection, constate le
chercheur Vincent Godeau, sans prendre de risques, parce que l’image du
réelle elle est dangereuse et menaçante. » Freddy Denaeys confirme que
beaucoup d’artistes disent qu'on les cantonne et leur demande de rester
dans leurs champs d’action, mais de ne pas avoir d’action politique avec
leur image. « Donc c’est possible qu’il y ait effectivement des
craintes, qu’on veuille maintenir la photo un peu à l’écart, pour ne pas
donner trop de pouvoir à l’image qu’on ne contrôlerai pas ». Longtemps
après que les masques africains aient été détruits ou rangés dans les
musées occidentaux, cela nous donnerait à voir le travail de la jeune
Fatoumata Diabaté avec espoir. Une reprise en main de l’identité
Africaine. La dignité dont nous parle Agnès B.
Didier de Faÿs
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