samedi 5 janvier 2013

Jean-Manuel Simoes. Passages

Le photographe Jean-Manuel Simoes présente, dans le cadre de l'exposition "Passages" à la galerie Beckel Odille Boïcos, deux séries consacrées aux rues de Paris, et aux quartiers "sensibles" de la banlieue parisienne. 
(c) Jean-Manuel Simoes

Né en 1964 en banlieue parisienne, Jean-Manuel Simoes a consacré une large partie de son travail aux cités mal famées situées à la périphérie des villes. L'une des séries présentées dans le cadre de l'exposition "Passages" à la galerie Beckel Odille Boïcos porte le nom que se donnent entre eux les jeunes de ces quartiers : "Chiens de la casse". 
Ayant commencé son travail sur les banlieues après la mort des deux adolescents à Clichy-sous-Bois en 2005, Jean-Manuel Simoes est l'un des rares photographes qui continuent à s'y rendre, loin de l'actualité et du sensationnel. "Ce sont des territoires pleins d'énergie et visuellement riches," explique-t-il dans un communiqué de presse. Ses portraits, sincères et poignants, témoignent de la relation qu'il a su bâtir avec ces jeunes. "J'ai compris qu'il fallait sortir de l'esprit journalistique, qu'il fallait être simplement photographe. J'allais sur place non pas pour chercher quelque chose, mais pour faire des photos ; je photographiais non pas des choses que j'avais en tête, mais ce que j'avais devant moi, c'est-à-dire des êtres humains," déclare-t-il dans une interview que nous avons publiée en septembre dernier. Selon le photographe, cette relation de confiance mutuelle est basée sur l'apprentissage d'un certain langage. "Au début, il m'arrivait de me faire agresser verbalement, parce que je ne maîtrisais pas forcément le langage. Aujourd'hui, ce genre de choses ne m'arrive plus, ni à Clichy-sous-Bois, ni ailleurs. Il y a des endroits où je ne connais personne, alors j'arrive, je me présente. Parfois on me dit : non, non, il ne faut pas faire des photos ici. Je demande : pourquoi, on m'explique que je peux photographier tout ce que je veux, sauf la cage d'escalier. Et tout va bien."
(c) Jean-Manuel Simoes

Le photographe, qui travaille notamment pour la presse et dont l'oeuvre a été récompensée plusieurs fois (Prix de la photographie documentaire, Prix de l'enquête, Prix spécial du jury au festival du scoop, etc), présente également sa série "Parisnomics". "J'ai toujours aimé le format panoramique en photo pour sa richesse informative visuelle," affirme-t-il. "En tant que photographe de reportage, je trouve que le panoramique permet à la fois de capter le sujet voulu mais aussi l'environnement qu'il entoure et qui le contextualise. La photo devient beaucoup plus riche." Pour créer ses surimpressions, le photographe a dû relever un défi technique de taille. "Toutes les photos de cette série consacrée aux rues de Paris sont des surimpressions réalisées à la prise de vue. Une fois la première vue réalisée, il m'a valu chercher la vue suivante pouvant se superposer à la première. (…) Les surimpressions doivent produire une image finale qui est thématiquement cohérente et bien construite graphiquement et techniquement. Le résultat doit paraitre entièrement nouveau, irréel et inimaginable, tout en gardant la trace d'une réalité perdue et fuyante." 
Roxana Traista

(c) Jean-Manuel Simoes

(c) Jean-Manuel Simoes

(c) Jean-Manuel Simoes

(c) Jean-Manuel Simoes


Exposition, du 17 Janvier 2013 au 23 février 2013.
Beckel Odille Boïcos
1, rue Jacques Coeur,  75004 Paris
tél : +33-140 278 717

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