Le photographe Jean-Manuel Simoes présente, dans le cadre de l'exposition "Passages" à la galerie Beckel Odille Boïcos, deux séries consacrées aux rues de Paris, et aux quartiers "sensibles" de la banlieue parisienne.
(c) Jean-Manuel Simoes |
Né en 1964 en banlieue
parisienne, Jean-Manuel Simoes a consacré une large partie de son
travail aux cités mal famées situées à la périphérie des villes. L'une
des séries présentées dans le cadre de l'exposition "Passages" à la galerie Beckel Odille Boïcos porte le nom que se donnent entre eux les jeunes de ces quartiers : "Chiens de la casse".
Ayant commencé son travail
sur les banlieues après la mort des deux adolescents à Clichy-sous-Bois
en 2005, Jean-Manuel Simoes est l'un des rares photographes qui
continuent à s'y rendre, loin de l'actualité et du sensationnel. "Ce
sont des territoires pleins d'énergie et visuellement riches,"
explique-t-il dans un communiqué de presse. Ses portraits, sincères et
poignants, témoignent de la relation qu'il a su bâtir avec ces jeunes.
"J'ai compris qu'il fallait sortir de l'esprit journalistique, qu'il
fallait être simplement photographe. J'allais sur place non pas pour
chercher quelque chose, mais pour faire des photos ; je photographiais
non pas des choses que j'avais en tête, mais ce que j'avais devant moi,
c'est-à-dire des êtres humains," déclare-t-il dans une interview
que nous avons publiée en septembre dernier. Selon le photographe,
cette relation de confiance mutuelle est basée sur l'apprentissage d'un
certain langage. "Au début, il m'arrivait de me faire agresser
verbalement, parce que je ne maîtrisais pas forcément le langage.
Aujourd'hui, ce genre de choses ne m'arrive plus, ni à Clichy-sous-Bois,
ni ailleurs. Il y a des endroits où je ne connais personne, alors
j'arrive, je me présente. Parfois on me dit : non, non, il ne faut pas
faire des photos ici. Je demande : pourquoi, on m'explique que je peux
photographier tout ce que je veux, sauf la cage d'escalier. Et tout va
bien."
(c) Jean-Manuel Simoes |
Le photographe, qui travaille
notamment pour la presse et dont l'oeuvre a été récompensée plusieurs
fois (Prix de la photographie documentaire, Prix de l'enquête, Prix
spécial du jury au festival du scoop, etc), présente également sa série
"Parisnomics". "J'ai toujours aimé le format panoramique en photo pour
sa richesse informative visuelle," affirme-t-il. "En tant que
photographe de reportage, je trouve que le panoramique permet à la fois
de capter le sujet voulu mais aussi l'environnement qu'il entoure et qui
le contextualise. La photo devient beaucoup plus riche." Pour créer ses
surimpressions, le photographe a dû relever un défi technique de
taille. "Toutes les photos de cette série consacrée aux rues de Paris
sont des surimpressions réalisées à la prise de vue. Une fois la
première vue réalisée, il m'a valu chercher la vue suivante pouvant se
superposer à la première. (…) Les surimpressions doivent produire une
image finale qui est thématiquement cohérente et bien construite
graphiquement et techniquement. Le résultat doit paraitre entièrement
nouveau, irréel et inimaginable, tout en gardant la trace d'une réalité
perdue et fuyante."
Roxana Traista
(c) Jean-Manuel Simoes |
(c) Jean-Manuel Simoes |
(c) Jean-Manuel Simoes |
(c) Jean-Manuel Simoes |
Exposition, du 17 Janvier 2013 au 23 février 2013.
Beckel Odille Boïcos
1, rue Jacques Coeur,
75004 Paris
tél : +33-140 278 717
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