mercredi 26 décembre 2012

Tribune

La photographie en Afrique suscite toutes les passions du monde, mais malgré le succès de ses portraitistes maliens elle peine a exister même. Quelle odeur, quelle couleur a t-elle ? On dit que la création artistique n’existe pas sur le continent, mais exportée en occident. Son marché local n’existe pratiquement pas! Seuls les tirages des portraitistes maliens ont une cote encore très faible par rapport à celle des européens, Américains ou Chinois. Il n’y a pas de galerie pour défendre les artistes sur le continent à l’exception de l’Afrique du Sud et du Maroc.
Le visage de la photographie en Afrique est bien embrouillé. Invisible. Comment dresser son portrait s’il y a des régions ignorée? Françoise Huguier s’interroge sur l’absence depuis Bamako de la photographie, couvrant tout ce qui se passe dans le continent.« il y a des endroits en Afrique où personne ne va comme la Tanzanie, Burundi, rwanda. en Ouganda, il y a une scène artistique très importante, personne ne le sait ! » le portrait est à charge. il est de photographiquement accepté de montrer les désastres écologiques causé en Afrique par les occidentaux. « C ‘est vrai, mais il y a aussi des dirigeants africains qui acceptent cette situation. eux aussi pourraient réagir. C’est de l’auto-flagellation qui ne sert à rien. »
La prise de vue occidentale est mise en cause par la photographe à l’origine de la Biennale :« À chaque fois qu’il y a un événement sur l’Afrique, ce sont des occidentaux qui le font. C’est un colonialisme culturel. Pourquoi à Bamako,n’y a t-il toujours pas de directeur artistique malien?».
La crise d’identité est donc grave. En 2009 à Johanesburg, Lulu Xingwana le ministre Sud-Africain de la culture a quitté furieux l’exposition « innovative Women » de Zanele Muholi en qualifiant son travail d’immoral et de dangereux pour la cohésion du pays! Lors de la cérémonie d’inauguration des rencontres de Bamako, le ministre de la culture Hamane Niang a refusé de photographier Malik Sidibé contrairement au protocole prévu et préférant photographier le ministrefrançaisdelaculture ! Pour Freddy Denaeys qui a consacré un livre au grand portraitiste : « il s’agit d’indifférence pour les photographes. C’est aujourd’hui un des plus grand photographe malien reconnu sur la scène internationale. le Mali va t-il attendre qu’il meure pour dire que c’était un grand. »
Qui a peur de la photographie? « Dans ce qui est montré il y a une sélection, constate le chercheur Vincent Godeau, sans prendre de risques, parce que l’image du réelle elle est dangereuse et menaçante. » Freddy Denaeys confirme que beaucoup d’artistes disent qu'on les cantonne et leur demande de rester dans leurs champs d’action, mais de ne pas avoir d’action politique avec leur image. « Donc c’est possible qu’il y ait effectivement des craintes, qu’on veuille maintenir la photo un peu à l’écart, pour ne pas donner trop de pouvoir à l’image qu’on ne contrôlerai pas ». Longtemps après que les masques africains aient été détruits ou rangés dans les musées occidentaux, cela nous donnerait à voir le travail de la jeune Fatoumata Diabaté avec espoir. Une reprise en main de l’identité Africaine. La dignité dont nous parle Agnès B.
Didier de Faÿs

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire